à tendre
30012022Catégories : Non classé
Depuis le temps que l’on Satan
Toutes ces années, le silence, le noir…
Je soupire, je t’appelle, je rêve de ton fût
L’espoir de ton jus enivre ma mémoire.
En songe déjà je te hume, je te déguste,
Je ressens à ma langue la piqûre de ton suc.
Mes envies en attente, mon plaisir suspendu,
J’ai hâte de te savourer, tu étourdis ma vie,
Vendanges tardives, élixir divin,
Libidinales libations, à maturité !
Je veux ta douce puissance, ton pouvoir (sa)tannique
Je lécherai toutes les gouttes,
Je te prendrai en bouche sans modération,
Je te ferai voyager entre palais et langue,
Je jouerai avec toi pour retarder le moment :
Celui où tu ne me pénétreras totalement.
Ton jus à mon palais sans aucune amertume
Me jouera sa grisante partition,
Aliénation jusqu’à la lie !
Je t’aime charpenté, je t’aime corsé,
Je me délecte de ton volume,
Enfin tu t’épanouis en moi,
Ton capiteux sirop est mon Graal.
A l’humidité de mes lèvres gourmandes
Répond ta source gouleyante.
Je perds les mots, ma vue se trouble,
Je t’aime doux, je t’aime vigoureux…
Comment contenir plus longtemps mon plaisir ?
Je ne résiste plus : j’avale !
.
tu prends la plume
tu prends rendez-vous
tu prends position
tu prends racine
tu prends de la place
tu prends le dessus
tu prends à la légère
tu prends du bon temps
tu prends la mouche
tu prends ton courage à deux mains
tu prends la taureau par les cornes
tu prends du recul
tu prends tes jambes à ton cou
tu prends la poudre d’escampette
tu prends tes cliques et tes claques
tu prends le maquis
tu prends le melon
tu prends ton temps
tu prends parti
tu prends ombrage
tu prends une décision
tu prends la porte
tu prends congé
tu prends cela du bon côté
tu prends ton essor
tu prends de l’importance
tu prends attache
tu prends un malin plaisir
tu prends l’avantage
tu prends de l’élan
tu prends d’assaut
tu prends des libertés
tu prends la tangente
tu prends le large
tu prends contact
tu prends des gants
tu prends connaissance
tu prends la température
tu prends conscience
tu prends ton mal en patience
tu prends les paris
tu prends les devants
tu prends les rênes
tu prends plaisir
tu prends ton envol
tu prends un coup de vieux
tu prends un virage
tu prends le chemin
et ce soir
tu me prends moi…
.
Toc toc… je viens prendre mon dû !
Toc toc… viens dans mon vase indu.
Relation imparfaite, qu’importe,
Je suis prête à pousser la porte.
Approche, sacoches pleines, satanistes,
En secret, prends l’entrée des artistes.
Méat béat, éclate, épate, emboîte
Ouverture d’esprit, perspective étroite.
Depuis le temps, tu sais qu’il t’attend
Mon toboggan du jardin des grands.
Dans le noir, sans costume mondain
S’expriment nos désirs ultramontains.
Approche ton indécent, ta verte tige
Dompte le séant laiteux callipyge
Ferme dans le couloir, inéluctable fatum,
Viens imposer ton sceau d’homme.
Regarde : l’œillet se consume
Le con esseulé assume.
Asperge, balance, y’a le feu !
Ta verge, ta lance, au chemin boueux !
Approche avec ta flûte de pan-pan,
Claque, con sentant pour ton serpent
Enfonce ton clou, brûle mon âme
Crucifie moi, libère mon tam-tam.
Par le chemin de traverse, coulisse,
Vice et délices, sombre dans mon calice
Viens faire mon con-troll tech-nique
Plonge dans l’enfer et jute ton arsenic.
Je t’attends, la corolle en feu,
Appose sur nos liens ton nœud,
Sur la blessure, la brûlure, notre liure
Déverse ton eau-de-vit.
Tableau : Philippe Ketterlin
.
Je me lève et je vacille.
Sorti de moi, tu me hantes
en corps.
Mon cœur bat dans mes secrets,
Je me lève mais mes jambes ne me portent plus,
Flageolantes
Je ferme les cuisses pour y enfermer ce délice
Et continuer à m’en nourrir,
Mais il déborde par tous les pores,
La culotte en bâillon
cache mal mon émotion
J’avance et je frétille
Est-ce que ma démarche trahit mes soupirs ?
Tout mon être, en bas, respire encore de plaisir.
Et j’emporte,
Les lèvres en feu, lèvres enflées
Turgescentes, incandescentes :
La preuve évanescente.
.
Là,
j’ai envie de ta main sur moi.
Ta main droite ou ta main gauche, qu’importe.
Toute plate, les doigts resserrés.
J’ai envie que tu la poses sur moi.
Sur mon avant bras, comme une compresse,
Au creux de ma hanche, comme une caresse,
Sur ma cuisse comme un promesse.
J’ai envie de ressentir ta chaleur,
Juste m’assurer de ta présence.
Je veux te sentir,
Fermer les yeux et me concentrer
sur ces quelques centimètres carré
de peau,
.
La chaleur de ton jus à ma joue
Irradie encore ma mémoire,
Enflamme mon histoire.
Je n’avais pas d’autre espoir,
Ne rêvais d’aucun autre bijou.
L’acidité de ton jus à ma joue
Revient souvent piquer mes rêves,
Mon épiderme appelle ta sève.
Perce mon mystère de ton glaive,
Reste amarré, à ma raie, grand fou !
L’âpreté de ton jus à ma joue
Écorche toujours mon futur
Comme ta main à ma cambrure.
Soupirs quand frémit ta créature,
L’orpheline expire loin de ton joug.
La douceur de ton jus à ma joue
Nourrit mon âme plus que ma peau,
Ton timbre, ta voix comme seul appeau,
Résonne en corps l’ivresse des clapots
Je, tu, nous, que sautent les verrous !
.
Feu sacré de la braguette,
enflamme ton adoratrice !
Rythme fou de ta baguette
tambourinant à ma matrice…
Fais cesser la diète
par ton fier appendice…
Ton jeu de languette
affole mon clitoris…
Tire la chevillette…
Qu’entre la profanatrice…
Viens faire mouillette…
Ton jus en gouttelettes
cache ta cicatrice…
Ton dard en goguette
décline les délices…
L’appel de l’imparfaite
à ta quille navigatrice…
Ton levier en levrette
aux entrées inspiratrices…
Plaisir en vaguelettes :
signature de ta perforatrice…
( Edward Hopper « Evening Wind » )
.
J’attends, couchée sur le ventre,
Viens t’allonger sur moi,
Amène ton désir à l’épicentre,
Viens tutoyer l’émoi,
Deviens ma couverture.
Viens, pèse de tout ton poids,
Recouvre ma peau de ta fourrure,
Enfonce-moi dans le matelas,
Deviens mon oxygène, étouffe-moi,
Si tu as peur de tanguer, amarre-toi.
J’attends couchée sur le ventre,
Rejoins mes rêves, bouscule le réel,
Envoute, déroute, ensorcelle et entre !
Viens coller à ma lune ton miel,
Tout contre ton monde, je soupire,
J’aspirerai toute ta sève, vampire.
Par l’envie de toi embastionnée,
Je me tords dans ces draps froids,
Seul ton canon peut me libérer :
Assiège et reste niché, à l’étroit.
J’attends couchée sur le ventre,
Que tu mettes fin à ma faim,
Que tu viennes et m’éventres,
Soumise, j’attends tes mains,
Prête à me donner, à m’abandonner,
Prête à m’oublier, à te retrouver.
Ensuite fais disparaitre mon corps,
Que rien ne trahisse ce bonheur,
Je t’attendrai toujours et encore,
Jusqu’à ma dernière heure.
( dessin François S. )