manuscrit éphémère

Comme un cri de détresse

il écrit sur le sable et s’exclame,

deux fois, pas trois.

Comme un penchant, une faiblesse,

il confie aux vagues cet épithalame

Deux mots, pas trois.

.

inondation

J’ai vu se bomber le torse des mâles

 « je bande si fort que j’en ai mal » 

La plainte du con, à l’aide un appel

Et souriait en douce la femelle

Qui en a vu des verts et des matures

Rêver en bleu pour devenir plus durs.

 .

Et je me moque

De lui et son froc

De lui et sa trique

De l’autre et son fric…

.

Et ce matin

Je ne vais pas bien…

Cette boule que l’on a dans la poitrine

Cette pression qui enserre, qui étouffe

Je la ressens plus bas, là, à ma  t…  ouf !

Trop plein d’émotions utérines,

Je tremble, je dégouline

Je veux reprendre mon souffle.

.

Et durcissent mes têtons de cérébrale

« je mouille si fort que j’en ai mal » 

La plainte du con, à l’aide un appel

Aie pitié de ma condition de femelle

Qui en veut encore, qui envie encore

Et rêve en bleu pour tromper la mort.

.

Eve

 

 Je caresse un rêve,

Je me caresse sans trêve.

Ma fièvre…

Ta sève…

 

 

 

 

.

.

désir du désert

 

Je dégouline de vie

Je dégouline d’envie

Entre mes cuisses

Une oasis

Chaleur

Moiteur.

 

 

.

.

 

boucle bouclée

C’est une petite fille presque innocente

Pas très sage

Qui s’aventure dans la forêt et se perd…

 

Je suis ta Boucle d’Or

Qui goute à la soupe

Des autres

Et se brûle la langue.

 

Je suis ta Boucle d’or

Qui couche dans les lits

Des autres

Et se casse les reins.

 

Je fus ta Boucle d’or

Qui crut à tes histoires

Comme les autres

Une aventure dans la forêt et je me retrouve.

 

.

.

 

tango, tangons

L’homme qui aimait les cheveux des femmes blanches
Se collait à ma raie, s’accrochait à mes hanches.
Main levée, il fouettait l’air pour mieux galoper
Enfiché, il laissait tout son corps onduler.

Tes reins fous me possèdent dans une chevauchée intense
Mes cheveux sont une crinière, fouette cocher, en moi danse !

.

3.14 – 3.14

une chaleur à mon pubis

au dehors

le long de ma cuisse

ton jus d’or…

 

.

aveu, je veux…

  les mots… je n’ose 

paupières closes 

comment dire… 

me blottir, frémir 

mes rêves réveillés 

tous deux allongés 

tout deux habillés 

tourner, se frotter, 

jusqu’à ne plus tenir 

les mots… je n’ose 

comment dire… 

« je vous désire » …

. 

hisser ton mât

Tu coulisses 

sur mes cuisses, 

je te mâle mène 

à moi, je te hisse, 

mon calice. 

Je te croque 

et te choque, 

s’entrechoquent 

tes breloques 

lorsque mon doigt 

t’asservit mon roi 

et se fiche à l‘étroit 

tout au fond de toi. 

 

A ma merci tu rosis, 

supplie, gémis, frémis. 

Gonfle ton plaisir, 

mon doigt au trou 

pour te retenir 

ou te rendre fou. 

 

Tu abandonnes ton bas 

Confus conquis sans combat. 

Je te possède, je te tiens. 

Tu cèdes et scelles les liens : 

laisse-toi t’envioler si haut, 

sur mes cuisses hisse ton drapeau. 

Ressens piment. 

Vis, vivons… vivement ! 

.

Illustration François S. 

au bout

 

Ton cyclope, 

Nique-ta-lope, 

M’a trou-vée, 

M’a trou-blée, 

Dé-trou-ssée. 

Ta fente en-trou-verte, 

Ma langue, bouche-trou, 

Trou-vailles, 

Ta faille 

M’assaille, 

Ma fée. 

.