Ça souffle si fort, accroches toi bien à mes hanches.
Le vent manque de nous séparer, ta main à mon poignet te ramène in extremis à mes reins. Tu manges mes cheveux, croque moi le cou s’il le faut. Une rafale, on s’emballe. Je commence à manquer d’air, avec l’altitude, tes gémissements m’inquiètent. Affrontement des forces d’attraction, je te veux, tu me veux, le moment repoussé à l’extrême, on se frotte on s’effleure et l’on repousse encore un peu, tu t’éloignes, tu t’approches, amants aimantés, il va bien falloir céder, concéder au réel, vivre.
Mes cuisses s’épanouissent, je m’ouvre, totalement.
Viens.
Etends loin les bras, plonge en moi.
Je m’ouvre encore plus, pénètre tout entier en moi.
Tes mains jointes à mon vagin doucement s’écartent dans un mouvement de brasse, tu trouves place en moi, ta tête au col, un battement de pieds et tu es en moi, tout entier.
Tu m’habites, tout entier.
Tu vrilles en moi, je vibre de toi.
Le vent.
Un cri. Nos respirations en cadence, puis le silence.
Le chant des oiseaux, le fuyant écho des vagues d’un océan apaisé, marée descendante.
.
Extrait de la nouvelle « La semaine des quatre jeudis » de Jeanne Magnani, droits protégés.
photo : Lucio Fontana au travail
.