l’amor
26032011
Vivre…
pour mourir une fraction
de seconde : l’instant de l’effraction,
Vivre…
pour que tu viennes
au plus profond, devenir tienne.
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Catégories : le coeur et ce qui bat plus bas
Vivre…
pour mourir une fraction
de seconde : l’instant de l’effraction,
Vivre…
pour que tu viennes
au plus profond, devenir tienne.
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Une fraction de seconde
L’effraction du monde,
Juste l’instant du passage
De ma porte, forcer la serrure
Enduite du miel du désir de ta clé.
Une fraction de seconde
S’écrouler le monde,
Le souffle coupé, l’entrée bouchée
De ton bout rond, chairs qui cèdent
Autorisant l’invasion, les secousses, puis la vague.
Une fraction de seconde
Incarner le monde,
Apnée à l’ouverture des possibles,
Début d’ébats, accords en bas, corps collés :
Inspire, soupire, expions, vivons.
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Viens ensemencer mes blessures,
Viens déposer ta poudre dans le cratère,
Répandre le jus dans la fissure,
Bâtir nos désirs sur les scories d’hier.
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Ton gland Haribo…
Ta fraise Tagada…
J’étoufferai des « ooh »…
En te volant des « aah »…
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Ta drogue : petite mort.
Exutoire, libération des sens,
Soupir, tu meurs, tu jouis. La Vie.
Ma drogue, implosion honnie.
Exécutoire, matrice sans sens.
Délire, je pleure, tu jouis. La Mort.
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Ils viennent bave aux lèvres, sacoches pleines,
Ils ramènent leurs rêves, fantasmes sans chaines,
Ils lèchent ma fièvre, mes seins de porcelaine,
Ils amarrent leur sacolève, pauvres Silènes.
Plaisir bradé,
Plaisir soldé,
Pour mieux s’excuser
De vouloir le voler.
Je donne, bouillonne, pardonne,
Mais rarement m’abandonne.
Ils viennent, ils prennent leur pied,
Et moi aussi… je prends leurs pieds.
Un interstice
Entre les cuisses,
Un émissaire,
Elles se desserrent,
Le porteur de message avance,
Pas sage
Passage,
Qui se range,
Au creux,
Au chaud,
À l’humide,
Qui se cache,
Pour mieux être
Et devenir,
Qui s’installe,
Qui s’incère,
Qui s’immisce,
Entre les cuisses…
Devant la fente apparut gland,
Ton épée dégainée,
Mon petit enfant devenu grand,
La fièvre est montée.
Tu appelles mes lèvres,
Ecartes pour plonger.
Et j’éponge.
Tu gémis, tu halètes,
Serpent sauvage, venimeux,
Tu as mal, réclames,
Tout enflé, une larme dévale,
Je te prends, je t’avale.
Ton mal empire.
Ma bouche pleine, ma langue enrobe,
Je caresse là où ça blesse,
Je parcours tes quartiers de noblesse,
Délicats arrondis que doucement je lèche
Comme une chatte panse.
Tu te calmes, tu t’apaises,
Tu t’endors.
Ton bout fier, dégonflé, rassuré,
Joue à cache-cache dans mon palais.
J’ai terrassé le dragon,
Amadoué le conquérant,
Mon grand redevenu enfant.
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Et le sommeil nous a pris
Tels qu’on s’était laissés
Enlacés, abandonnés nos corps
Après la joute, presque morts.
Nos jambes enchevêtrées sont les stigmates de la tempête
Qui fit giter notre couche, éclairant le ciel de mille soleils.
Je reviens à moi, une brindille transperce mon ventre.
Tu reviens à toi, ta radicelle est perdue dans un antre.
Reprenons nos esprits, reperdons la tête.
Reprenons notre souffle, reperdons le Nord.
Nos iris, ta langue, mes seins, nos mains…
Mes cheveux volent, ébouriffés par les alizées.
Et la brindille devient branche.
Et la radicelle devient racine.
Tu grandis en moi, j’étouffe de toi,
Entrailles épanouies, implosion délicieuse,
J’épouse ton tronc, tu te trémousses au fond.
Et la tempête nous reprend…
Tels qu’on s’était enlacés.
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