Il a relevé mes cheveux
Pour laisser les rayons de la lune
Blanchir mon visage.
Il a relevé mes cheveux
Pour deviner sa queue
Disparaître entre mes lèvres.
Il mettait dans nos rencontres
Des images de cinéma
Pour fixer dans nos mémoires
Ce réel qui n’existe pas.
.
On n’est plus des gosses
A s’rouler des galoches.
On n’en est pas non plus
A s’enlacer dans la rue.
Faut l’dire : l’Amour, le fou,
Ce n’est pas Nous.
On aurait bien voulu
Encore un peu, on y aurait cru.
Pas besoin de mentir,
Pas besoin de souffrir :
Je ne t’aime pas,
Tu ne m’aimes pas.
Mais pas besoin de partir
Juste revenir
Parfois
Comme un souvenir
Dégoulinant, irradiant.
Passé tu, présent nu
Futur avorté d’un commun accord
Plaisir partagé, peu commun, encore.
Mon Exception,
Mon Exceptionnel.
Je veux dormir dans ton caleçon
Comme une troisième boule, bien au fond.
Je veux me cacher derrière le monstre endormi
Respirer son air, sagement entre copines, blottie.
Juste là, dans ta famille, dans les poils
Au chaud, au mou, tête dans les étoiles.
Je veux tutoyer tes secrets, les accompagner.
Que tu m’trimballes
Un poids dans ton froc
Que tu m’emballes
Intruse bollock
Et la nuit venue, j’irai sonner le carillon.
Et tu me béniras, de ton goupillon.
Fripe
Fripon !
.
T’avoir en main quelques secondes
Comme Atlas soutient le monde
Avoir ta vie, tes envies, au bout des doigts,
Sourire du secret, vertige du rosir, émoi.
T’avoir en main quelques secondes
Et ainsi liés regarder le monde
Au-delà de nous, à genoux, par la fenêtre
Te lâcher, sourire du vécu, être.
.
Un doigt et tu me possèdes
Effleure les petites, entrouvre les grandes
Sois nonchalant dans le marécage
Presqu’indifférent, endors la féline.
Un doigt et je t’appartiens
Tes yeux crucifient les miens
Dans l’intime tu es et signes.
Un doigt et je vis, je meurs, je deviens
Tu me retiens, je bascule
Un doigt et je te reconnais
Un doigt et tu retrouves ta maison
Ma culotte est ta porte
Pointe, suinte, éreinte
Transpire, transporte
La défunte.
.
Tenir le diable
par là…
que
dire, quels mots,
guérir
l’Enflure.
.
.
Je vénère
Ce vénéneux
Nervuré.
Enervé,
Il m’enfièvre.
Saoule, l’aine, le nœud…
Sans chaines les vœux.
Déroule ta bosse,
Enroule ma langue,
Découle de source :
L’écume des jouirs.
.
