miauleuse
15092016
Je l’entends tout le temps, ma chatte.
Dès qu’il y a une place dans mon cerveau,
un instant de repos,
je l’entends qui réclame.
Dès que je suis assise, en attente,
sur le canapé, dans la voiture, dans l’avion,
Elle dit qu’elle est en vie,
qu’elle a envie,
qu’elle a faim.
Elle veut qu’on la fourre,
qu’on la bourre,
qu’on la mâle-traite.
Même bâillonnée au fond de la culotte
je l’entends qui chuchote.
Je ressens les battements de son cœur
Clap – clap – clap
Comme le bruit des corps qui se déchaînent
Clap – clap – clap
le clapotis des peaux qui ricochent
Clap – clap – clap
de plus en plus fort,
ton gourdin sur le tambour de sa matrice tendue.
Et le bruit de l’air que l’on chasse de ses marécages,
les bruits suspects du visqueux des muqueuses,
en bave,
en extase.
Elle n’a que faire de la bienséance,
elle veut exister.
Comme un poisson hors de l’eau,
antre béant, elle suffoque
elle contracte et décontracte ses muscles
et t’appelle.
Elle te veut fort,
elle te veut profond,
elle se veut remplie.
Et que ça dégouline.
Et que ça mousse.
Elle n’en a rien à foutre,
ce qu’elle veut, c’est ton foutre.
Je l’entends tout le temps, ma chatte.
Comme un fantôme qui me hante.
Texte écrit à 10 000 mètres d’altitude,
au dessus de l’Atlantique,
le 11 août 2016
Catégories : le coeur et ce qui bat plus bas